Je regarde ces yeux autour de moi
Ces regards millénaires, couleur de détresse
J’ai envie de prendre leurs mains, les caresser
Enlever toute la peine qui s’est refugiée
Déraciner toutes les injustices qui les a étouffées.
Elles attendent que je prononce le mot magique
Elles pensent que j’ai la réponse à toutes leurs interrogations
Une lueur d’espoir qui se prononce doucement
Qui disparaît de temps en temps et peut réapparaitre à tout moment
Julietta a perdu ses enfants
Elle ressemble à la marguerite déracinée entièrement
Elle n’aura plus de continuité
Heghinée a très envie d’aller en avant
Ses cheveux gris si gracieux lui donne cet air de sagesse absolue
Alla ne s’est jamais mariée
Il n’y a pas assez d’hommes à Gyumri
Une ville de femmes
Gohar se trouve trop grande et adore le noir
Elle vit son agression à travers ses différentes actions sociales
Hasmig est journaliste
Elle plaint la réalité dévastatrice, la situation des femmes et le salaire bas des professeurs d’Université
Je pense avec elles
La fatigue me ronge
Elle se propage un peu partout
A travers les fenêtres de la classe d’école
Se répand gracieusement, sereinement dans la ville
Se faufile par la petite porte de la petite maisonnette à côté
Passe à travers la cuisine, et se disperse doucement dans la bonne soupe de la gentille vieille dame, la seule survivante du tremblement de terre de 1990.
Dors ma chérie, dors doucement, maman sera de retour bientôt
Dors ma douce, ma belle, maman ouvre les chemins de ton avenir
Dors ma chérie, ma petite fille, maman retournera victorieuse
Ferme tes beaux yeux , demain la journée sera longue
Maman te promet le bonheur, maman assure ta liberté
Papa est parti depuis longtemps
Il ne reste que toi et moi, mon enfant.
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