Je ne connais rien à cette ville
Je ne connais rien à ce peuple qui construit sans arrêt
Les petites ruelles bordées de verdure, d’arbres majestueux
L’eau qui coule sans attendre, emportant la saleté de toute une nation
Vieilles femmes clouées devant la porte
En attente de cette chose qui n’arrive jamais
Tristes, douces, aux visages millénaires
Yeux qui sourient, bouches qui marmonnent
“C’est lui, ce n’est pas lui…il est parti, non, je ne rentrerai pas, pas encore?”
Rena n’en pouvait plus avec son mari jaloux
Elle a cédé sa place à son frère en politique
Sirva veut finir à temps, elle est pressée
Ludmila se moque des homosexuels
Naira lutte pour sa place dans la municipalité et craint que d’autres femmes lui volent son homme.
Emma est très nerveuse, elle a contribué à la radio et TV de la ville
Elle a souffert trop durant la guerre
Ses enfants cachés dans le sous sol de l’église
Elle courait sous les bombes pour annoncer les nouvelles
Irina accepte maintenant les femmes sans mari, qui engendre des enfants
“La vie est drôle, elle nous impose souvent l’impossible”
Janna a caché des années son statut de femme divorcée
A l’Université, ça lui aurait posé des problèmes.
Pas de travail, pas de ressources
Pour garder les hommes
Il faut hausser les salaires
Pour qu’ils ne partent plus
Pour qu’ils restent
Parfois le départ est essentiel
Douloureux mais libérateur.
Ces maisons en pierre, connaissent-elles le Bonheur?
Il faut observer les femmes
Il faut suivre leurs pas
Il faut écouter sous la fenêtre, le soir, leurs gémissements
Extase ou souffrance?
Des visages tristes embellis d’Oriflamme
Des corps insensibles ornés de tissues ‘made in Taiwan’
Le sexe disparu au fond dans les ténèbres
Moisi, perdu dans un sommeil profond
Parfumé à l’eau de Cologne
Parfois orné de dentelles
En attente de celui qui ne reviendra jamais, de celui qui n’a jamais existé.
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