June 11, 2010

Chère L

ce qu’il te faut c’est une révolution clitoridienne. une façon de parler incongrue qui mènera à ta perte. C’est incontournable!



je passerai des nuits entières à rétrécir la mémoire, pour en effacer les parcelles qui obstruent. il faut naitre sans père ni mère, pour bien comprendre la gravité de la vie choisie.

je n’accepterai point les excuses ridicules présentées dans ta dernière lettre. le romantisme te ronge le cœur jusqu’au fin fond de tes entrailles. il faut sans cesse relire Madame Bovary pour comprendre son état maniaco-dépressive la rendant «incapable de comprendre ce qu'elle n'éprouvait pas, comme de croire à tout ce qui ne se manifestait pas par des formes convenues».

ma Bovary à moi! je te lâche uniquement pour un instant et cet instant se perd doucement dans la sottise de tes émotions incroyablement effarées.

tasse de café et sarma, mais quelles foutaises!

tout ce que tu as ressenti à ce moment, tu l’as entièrement désiré. il faut arrêter enfin de tout dissimuler à soi-même.

la culpabilité te ronge, je n’y peux rien.
il faut se libérer.
doucement.
sereinement.
mais impossible de le faire sans briser une partie de soi.
je ramasserai les débris. religieusement.
les garderai dans les paumes de ma main. je les serrai fort jusqu'à saigner et là je me reposerai avec un sourire, comblée.
ton visage éternellement gravé sur mon ventre paumé.

j'embrasse tes cheveux,

B.

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