Je la sens en train de respirer dans la chambre à côté, j’ai très envie de lui parler, de lui dire ce que j’en pense vraiment de toutes ces histoires vraies et fictives.
Elle est revenue trop tard pour qu’elle puisse entendre mes chansons…je glisse dans une nuit sans fin, je sais dès le départ que je poserai longtemps mon regard quelque part entre elle et mes convictions.
Je n’ai pas envie de dormir comme ça sans aucune trace de changement et de partage d’émotions et de regards infinis posés dans la clandestinité de tous nos rapports. Je continue à tout amasser comme une pauvre petite souris des champs qui a très envie de tout maudire et fermer la porte à clef pour retrouver la magie de l’enfance et de la rêverie.
Elle est partie loin cette fois-ci, elle est là bas quelque part en train d’abhorrer ses gestes et en retracer d’autres inconcevables, incontournables mais imperméables.
Toucher du regard, toucher des lèvres, toucher au plus profond de ma conscience
Toucher pour ne plus sentir la fin qui engourdit sans cesse
Toucher pour pouvoir enfin retrouver la joie repartie dans tous les sens
Rien ne vaut la chaleur d’une goutte de larme répandue sans raison afin de dissiper tous les sentiments possibles aux quatre vents.
Je garderai toujours cette image du miroir cassé entre les deux rangées de mon tiroir de souvenirs blasés.
Elles chantent comme des sirènes et n’arrivent pas à unir dans leur harmonie les chants des guerres du monde entier.
Je changerai ma vision du monde pour pouvoir l’accepter dans toute sa complexité. Je n’ai plus rien à perdre…puisque j’ai déjà perdu mes certitudes. Je n’ai pas d’autres ambitions et d’autres attentes que de me retrouver un jour dans le prisme de sa réalité.
Je marche à travers les petites ruelles. Cette ville n’a pas de fin. Cette ville me vide. Je deviens un spectre du passé. J’erre comme un zombie dans la lourdeur de la brume qui se pose éternellement.
Elles chantent derrière moi. Leur voix est une incantation, elle me suit partout. Mes yeux tombent dans une désuétude complète. Mes mains se posent sur la terre humide et je m’abandonne.
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