Ses yeux ont raconté une misère que je ne connaissais pas
J’ai cherché partout les mots pour traduire ses regrets
J’ai pris les grandes feuilles qui enfermaient tous ses secrets
Je les ai coupées en petits morceaux
Les ai enfoncées tout au fond de mon vagin
Là en sécurité, je les garderai quelques siècles
J’en ajouterai d’autres
Des pages, des morceaux, des pensées, une chanson, une poupée, les clefs,
une ancienne photo, un disque de Piaf et quelques breloques ramassées au vernissage
Tranquillement, je sillonnerai les rues d’Erevan
Je ne reconnaitrai personne
Je suivrai cette fille aux cheveux frisés à l’odeur d’amande
Je ne lui parlerai pas
J’observerai en silence tous ses gestes
Je creuserai dans mes mains
Je sentirai le sang brûler les sillons de mes paumes
Et je me calmerai en serrant fort mes jambes
Pour ne pas dévoiler les dégoûts engloutis.
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